David Ferrer : le finaliste de RG 2013 tire sa révérence

Quelques minutes plus tôt, après sa défaite (presque anecdotique) contre Alexander Zverev, le natif de Javea en Espagne avait reçu un magnifique hommage sur le court central de la Caja Magica à Madrid. 

Pendant que deux tifos géants à sa gloire descendait du toit, David Ferrer, rejoint par sa femme Marta et leur fils Léo (qui a fait ses premiers pas à Madrid cette semaine, comme pour mieux accompagner son père dans sa nouvelle vie) a reçu un bel hommage de ses collègues (et parfois amis) du circuit dans une vidéo projetée sur les écrans du stade. 

Entouré de ses amis de toujours, de Manolo Santana, président d’honneur du tournoi, et de Feliciano Lopez, le nouveau directeur, David Ferrer a ensuite pris le micro. Peu réputé pour sa verve, l’Espagnol a cette fois pris le temps de remercier, dans un émouvant et long discours, tous ceux qui ont compté tout au long d’une carrière qui l’a vu glaner 27 titres en 19 ans sur le circuit. 

Finaliste de Roland-Garros

Dans une époque marquée par la domination (presque) sans partage du Big Four, le valeureux Espagnol, connu pour sa volonté sans faille et respecté de tous sur la planète tennis, a également atteint la finale de Roland-Garros en 2013, seulement vaincu par… Rafael Nadal. Demi-finaliste en 2012, il avait aussi atteint les quarts de finale sur les courts de la Porte d’Auteuil en 2005, 2008, 2014 et 2015.

Des résultats auxquels on peut ajouter deux quarts de finale à Wimbledon (2012, 2013), deux demi-finales à l’Open d’Australie (2011, 2013) et deux autres à l’US Open (2007, 2012). Sans oublier bien sûr son titre au Rolex Paris Masters en 2012.

De quoi largement mériter les honneurs rendus par ses pairs. "Modèle", "guerrier", "travailleur", voici quelques exemples des mots qu’ils ont tous choisi pour lui rendre hommage. A commencer par Sascha Zverev, qui après avoir encouragé le public madrilène à offrir une standing ovation à David Ferrer alors que celui-ci s’apprêtait à servir pour la dernière fois, lui a dédié ces quelques mots :

"David, j’ai énormément de respect pour toi en tant que joueur et en tant que personne depuis notre premier affrontement à Hambourg en 2014. Tu ne m’avais laissé aucune chance ce jour-là mais c’était le meilleur cadeau que tu pouvais me faire car tu m’as montré le travail nécessaire à effectuer pour être un des meilleurs joueurs du monde et c’est en grande partie grâce à toi que je suis devenu le joueur que je suis aujourd’hui."

Et l’Allemand n’est pas le seul à avoir témoigné son affection à l’ex-numéro trois mondial. "Je suis très triste de le voir partir, a commenté Kei Nishikori. Pour moi, il était un bon exemple. Nous faisons la même taille et j’ai énormément appris de sa façon de jouer. Nous nous sommes beaucoup affrontés et c’était un important rival pour moi mais je suis un peu triste de ne plus avoir l’occasion de le voir jouer désormais."

Une tristesse partagée par le numéro un mondial, Novak Djokovic : "J’ai énormément de respect pour David en tant que joueur et en tant que personne. Sa combativité, sa dévotion au sport est sans précédent et c’est pour ça que c’est aussi triste de le voir partir."

Un exemple de détermination

Parmi les nombreux hommages, ceux du tennis espagnol se sont évidemment multipliés. A l’image de celui rendu par Conchita Martinez. "Il est au sommet, nous a-t-elle répondu lorsqu’on lui a demandé à quel rang elle plaçait David Ferrer parmi les sportifs espagnols. C’est un compétiteur exceptionnel. Il a fait tellement, disputé tellement de matchs incroyables et inoubliables. Ce n’est pas facile d’avoir joué en même temps que Rafa, car parfois, vous êtes un peu dans l’ombre. Mais si on ne les compare pas, on se rend compte que ce qu’a réussi David est exceptionnel et il mérite sa place au sommet."

"Rafa" justement n’a évidemment pas manqué de saluer son ami avec qui il a partagé de nombreux moments importants notamment en Coupe Davis. "Il est un exemple de travail, de détermination et d’amélioration permanente. Sa retraite est une mauvaise nouvelle pour le sport espagnol mais c’est sa décision."

Une décision que David Ferrer ne regrette pas. "J’ai fini ma carrière comme je le souhaitais au moment où je l’ai voulu. Je suis chanceux, a-t-il commenté en conférence de presse. Ça a été une soirée très riche en émotions. Quelque chose de complètement différent de tout ce que j’avais vécu dans ma vie jusqu’à ce moment. Je ne m’y attendais pas, la réalité a dépassé ce à quoi je m’attendais. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais."