Nadal-Federer : une "demie" de légende

Leur rivalité est l'un des plus grandes de l’histoire du sport

3 juin 2005 – demi-finales : ce n’est pas la première fois que leurs chemins se croisent mais c’est leur premier affrontement à Roland-Garros. D’un côté le numéro un mondial au style déjà classique. De l’autre, la star montante du circuit ATP, au look débardeur/pantacourt qui fera sa renommée.

Et déjà, le match tient toutes ses promesses. Tête de série n°4 pour sa première participation à Roland-Garros, le futur roi de la terre battue l’emporte en quatre sets 6/3, 4/6, 6/3, 6/4.

7 juin 2019 – demi-finales : 14 ans et 35 affrontements après, les deux stars du tennis masculin se retrouvent pour leur 39e opposition. Ils ont tous les deux affronté plus souvent Novak Djokovic mais c’est bien leur rivalité qui cristallise le plus les passions.

L’Espagnol, 17 titres du Grand Chelem et maître des lieux à Paris, mène 23-15 dans son face-à-face avec l’homme aux 20 titres du Grand Chelem. Sa domination est encore plus importante sur terre battue : 13-2. De quoi aborder sereinement cette demi-finale, stade auquel Rafael Nadal ne s'est jamais incliné Porte d'Auteuil.

Et si -sait-on jamais- c’était leur dernier affrontement

Respectivement âgés de 37 et 33 ans, Roger Federer et Rafael Nadal se rapprochent logiquement de la retraite. Et s’ils sont encore bien installés dans le top cinq mondial et qu’aucun d’eux n’a encore annoncé son intention de ranger ses raquettes, le nombre de tournois qu’ils disputent et donc, logiquement, leurs possibilités de se retrouver face à face diminuent.

Sur terre battue, leur dernier affrontement remonte même à la finale du Masters 1000 de Rome en… 2013 lorsque l’Espagnol s’était imposé 6/1, 6/3. À Roland-Garros, on ne les a plus vus face à face depuis la finale de 2011 remportée par Rafael Nadal, qui soulevait alors pour la sixième fois la Coupe des Mousquetaires.

Un match inédit tactiquement ?

Largement dominé dans presque tous leurs affrontements sur terre battue, Roger Federer n’a jamais vraiment trouvé la solution face à Rafael Nadal sur cette surface. 

Martyrisé sur son revers par les gros coups droits liftés du Majorquin, dont le rebond est si haut que ses revers à une main perdent nettement en efficacité, Roger Federer sait combien il lui est difficile de rivaliser avec son adversaire en fond de court sur cette surface.

Mais cette année, le Suisse se montre plus offensif que jamais sur l'ocre. Jamais en effet, on ne l’avait autant vu au filet à Roland-Garros.

Lui qui comptait environ trente montées par match en moyenne depuis le début du tournoi a même doublé ce chiffre face à Stan Wawrinka en quarts de finale avec 41 points réussis sur 60 montées au filet. Et on peut logiquement penser que sa tactique ne sera pas si différente face à Rafael Nadal.

Mais l’Espagnol lui laissera-t-il l’occasion de l’appliquer ?

Ils déchaînent toujours les foules 

Il suffit d’essayer d’approcher l’un de leurs entraînements pour comprendre la folie qui entoure les deux plus grandes stars du tennis masculin. Chaque sortie de "Roger" ou "Rafa" provoque des mouvements de foule sans égal.

Qu’on admire l’élégance et le revers à une main du Suisse ou la combativité et le coup droit supersonique de l’Espagnol, difficile de rester indifférent au charisme de ces deux joueurs qui ont fait entrer le tennis dans une autre dimension.

Alors quand on a la chance de les voir réunis sur le même terrain, il faudrait être fou pour ne pas en profiter ! 

Et puis, depuis le début du tournoi, toutes les "grosses affiches" (ou presque) ont tenu leurs promesses. On pense notamment au Tsitsipas/Wawrinka, Del Potro/Khachanov ou encore Wawrinka/Federer.

De quoi donner de l’espoir aux supporters de Federer, qui ont rarement vu leur joueur favori en position de rivaliser avec Rafael Nadal sur les courts de la Porte d’Auteuil.