Les icônes de Roland-Garros (1) : Chris Evert

 - Elodie Iriart

Retour sur l'histoire et le style de Chris Evert, l'icône qui a toujours fait l'unanimité.

Chris Evert Roland-Garros

Sept fois championne de Roland-Garros, incarnation de l'élégance et de la féminité dans les seventies, proclamée "Reine de la terre battue", joueuse de tennis de génie : l'ère Evert, c'était bien, c'était beau et maintenant ?

Retour sur l'histoire et le style de Chris Evert, l'icône qui a toujours fait l'unanimité.

Chris Evert Roland-Garros©FFT

Comment Chris Evert est devenue Chris Evert

On a beaucoup raconté ses célèbres love story avec la star du tennis Jimmy Connors, John Lloyd, le champion de ski Andy Mill ou l'acteur Burt Reynolds entre autres. Sa rival(amitié) passionnante avec Martina Navratilova a marqué les esprits et a fait couler beaucoup d'encre mais ce que l'on retient surtout c'est qu'avec son mental d'acier, son jeu de fond de court et son mythique revers à deux mains, Chris Evert a considérablement révolutionné le tennis féminin.

Sa destinée était sans nul doute toute tracée. Elevée sur la terre battue des courts du Holiday Parks de Fort Lauderdale, académie de renom que son père Jimmy Evert a dirigée pendant près de 50 ans, Chris Evert arrive sur le circuit en 1971 à l'âge de 16 ans. Un an plus tard, elle devient la plus jeune joueuse à disputer les demi-finales de l'US Open, tournoi lors duquel elle s'incline face à la grande Billie Jean King. 

Au compteur, la "petite fiancée de l'Amérique" comptabilise 158 titres en simple dont 18 titres en Grand Chelem et 4 en Masters. Elle est recordwoman en nombre de sacres à Roland-Garros (7 victoires) et à l'US Open (6 victoires) à égalité avec Serena Williams.

En 1989, Chris Evert prendra sa retraite avec le record de victoires à Roland-Garros et un autre tout aussi impressionnant puisqu'elle aura réussi à remporter au moins un Grand Chelem par an entre 1974 et 1986. 

Chris Evert Roland-Garros©FFT

Il était une fois le bracelet rivière

Effigie de la féminité, élégante aux nerfs d'acier, Chris Evert est très appréciée du public notamment pour son attitude irréprochable et son fair-play sur les courts. Elle règne sur le tennis féminin des années 70-80 grâce à son talent d'abord mais aussi grâce à son style mémorable rehaussé de jolies robes blanches ou à rayures tennis et ses tenues toujours à la pointe de la mode.

A l'époque, couronnée Sportive de l'année en 1976 par le magazine Sport Illustrated après ses victoires à Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open, la numéro 1 mondiale est désormais devenue une célébrité. Sur les courts, Chris Evert aura pour habitude de porter à son poignet un ravissant et discret bracelet de diamants.

Le bracelet rivière ou bracelet dit "tennis" sera popularisé par un évènement : le bracelet de Chris Evert se serait brisé pendant un match entrainant, selon la légende, l'interruption de ce dernier. Peu importe la véracité de l'anecdote dont les contours restent à ce jour encore à définir, le bracelet tennis conserve avant tout l'image d'un bijou chic porté de jour associé à une tenue de sport. Un symbole cool qui tient place de porte bonheur au vue des succès multiples de la championne des années durant. 

Des courts de tennis au studio d'Andy Warhol

Grande joueuse de tennis et "Reine de la terre battue", Chris Evert laisse une empreinte forte dans l'histoire du sport mondial mais également dans celle de l'art. En témoigne la "Série Athlètes" réalisée par le pape du pop art Andy Warhol qui immortalisa la championne en sérigraphie.

Sur commande du collectionneur d'art et amateur de sport Richard Weisman, cette célèbre série de tableaux polychromes comprend dix portraits de grandes stars du sport des années 1970 telles que Mohamed Ali, Pelé, O.J. Simpson ou encore Kareem Abdul-Jabbar.

Chris Evert par Andy Warhol© Andy Warhol-ADAGP/Photo Thomy Keat-FFT

"Les stars du sport d'aujourd'hui sont les vedettes de cinéma d'hier" avouait-il, conscient de l'essor du sport aux yeux du public et fasciné par l'importance que commençait à prendre les sportifs dans la culture populaire américaine des seventies.

Andy Warhol a photographié Chris Evert au moyen d'un Polaroid Big Shot, avant de sérigraphier les clichés sur toile à l'acrylique.