Des qualifs' de Roland à la cour des grands !

 - Franck Lalanne

Alors que les qualifications sont terminées, retour sur ces joueurs passés par le tour préliminaire avant de crever l’écran.

Marco Cecchinato, Roland-Garros 2020, qualifying©Nicolas Gouhier / FFT

Les qualifications pour le tableau principal de Roland-Garros sont souvent des accélérateurs de carrières pour ceux qui s'en extraient. De nombreux joueurs, désormais têtes de série, sont passés par les phases qualificatives ces dernières années. De Marco Cecchinato à Barbora Krejcikova en passant par Carlos Alcaraz, retour sur ces visages qui se sont révélés en qualifications à Paris.

Un petit tour et puis s’en va ? L’image des qualifiés pour le grand tableau de Roland-Garros est souvent associée à celle de proies faciles pour leurs adversaires du premier tour. Pourtant, cette phase préliminaire est régulièrement l’antichambre de futures performances. Certaines épisodiques mais marquantes, d’autres symboliques d’une entrée dans une nouvelle ère.

Trevisan, la persistance pour la performance d’une vie

L’exemple le plus marquant de ces dernières années est certainement celui de Martina Trevisan. Classée 85e mondiale, l’Italienne a connu deux semaines de grâce en octobre 2020 (l'édition avait été décalée en raison des restrictions sanitaires). Sortie de la phase préliminaire de la compétition, elle a multiplié les performances, évinçant Maria Sakkari au troisième tour et Kiki Bertens, alors tête de série n°5, en huitièmes de finale.

Eliminée par Iga Swiatek, future lauréate, en quarts de finale, Trevisan avait pourtant connu des précédents compliqués à Roland-Garros, elle qui n’avait pas réussi à franchir le seuil des qualifications en 2018 et 2019. La persévérance a payé. 

Alcaraz, les qualifs' comme point de départ

Toujours en 2020, un autre Italien a réussi un beau parcours en sortant des qualifications : Marco Cecchinato. Demi-finaliste en 2018, le Transalpin a perdu de sa superbe jusqu’à son retour sur la terre parisienne. Le fait de retrouver un autre ancien demi-finaliste lors du premier tour des qualifications, Ernests Gulbis, a semblé le transcender.

Je veux jouer plusieurs matchs comme celui-ci jusqu’à la fin de la saison car je dois revenir à mon niveau d'il y a deux ans, confiait-il après son entrée en lice victorieuse. J’ai besoin de jouer en étant concentré et solide comme aujourd’hui." Résultat : un parcours irréprochable en qualifs puis une performance remarquée au premier tour du tableau principal, où il a sorti Alex de Minaur en trois sets (7/6(9), 6/4, 6/0). C’est finalement Alexander Zverev qui mettra fin à la belle histoire au troisième tour. Un stade de la compétition qu'il retrouvera d'ailleurs en 2021, battu cette fois par Lorenzo Musetti.

Marco Cecchinato, Roland-Garros 2020, qualifications©Julien Crosnier / FFT

L’année suivante, c’est un certain Carlos Alcaraz qui est sorti des qualifications et a tracé son chemin jusqu’au troisième tour. Considéré comme un phénomène, celui dont l’éclosion a tourné à l’explosion est un des favoris de Roland-Garros un an plus tard. C’est l’expérimenté Allemand Jan-Lennard Struff qui avait mis fin à son beau parcours. Mais à tout juste 18 ans, le Murcien avait déjà semé les graines qu’il récolte aujourd’hui. Son entraînement avec Novak Djokovic avant cette édition 2022 était d'ailleurs l’une des attractions de la semaine sur le court Philippe-Chatrier.

Krejcikova, des qualifications à la victoire finale

En trois ans, Barbora Krejcikova a franchi toutes les étapes qui mènent au succès. Passée par le tournoi qualificatif en 2018, elle avait validé son billet pour le tableau final, sans pour autant franchir le cap du premier tour. La suite est une progression fulgurante pour la Tchèque. En 2020, elle s’arrêtera en huitièmes de finale, avant d’aller décrocher le Graal l’année suivante. Désormais n°2 mondiale et championne olympique en double, la joueuse de 26 ans a pris une nouvelle dimension. Et tout est parti de ces qualifications.

D’autres leaders de la nouvelle génération ont connu ces étapes qualificatives. C’est notamment le cas de Casper Ruud et Hubert Hurkacz en 2018, d’Elena Rybakina en 2019, Sebastian Korda en 2020, ou encore de Francisco Cerundolo et Jenson Brooksby en 2021. Cette édition 2022 ne devrait pas échapper à la règle. 

Quels noms sortis des qualifications vont s’imposer rapidement à l’étage supérieur cette année ? Il est évidemment trop tôt pour le dire mais les performances de Linda Noskova, lauréate du tournoi juniors l’an passé, et de Chun-Hsin Tseng, lui aussi vainqueur du tournoi juniors par le passé et qui n’a perdu aucun set durant ses trois matchs de qualifications, n’ont laissé personne indifférent.

Si les qualifiés pour le grand tableau ont souvent réussi leur intégration dans le gotha mondial, une élimination durant la phase préliminaire n’est pas forcément synonyme de fin de course. Ces dernières saisons, Ons Jabeur, Felix Auger-Aliassime, Reilly Opelka (tous les trois en 2018) ou encore Alejandro Davidovich Fokina (2019) n’ont pas passé le "cut". En 2022, ils sont tous têtes de série.