Gilles Moretton : "la création d'une alliance public/privé"
"C'est une belle édition. C'est un grand privilège pour nous d'avoir organisé ce premier événement sportif après confinement, avec du public. On peut considérer que nous avons réussi notre pari. Tout était là, l'émotion, la météo. Et on a procuré du plaisir aux gens. Dans la période que nous traversons, avoir ce privilège est quelque chose de très important. Donc, on a senti des gens heureux, on a senti de l'émotion. J'ai moi-même ressenti beaucoup d'émotions, d'abord par la qualité du spectacle et ce que l'on a pu apporter dans une période un peu compliquée.
C'est la récompense aujourd'hui pour l'ensemble de nos pratiquants de tennis, qui étaient nombreux devant la télévision, mais aussi dans le stade, même si on aurait souhaité en avoir encore plus.
Le constat que je peux faire, c'est qu'après cette quinzaine, le tennis est un sport magnifique, c'est le plus beau des sports. Je suis peut-être un peu partisan quand je dis ça. On a une chance extraordinaire d'avoir vu un spectacle, ici, à Roland-Garros. Je vais dire un petit mot sur la terre battue, puisque j'estime que ce que l'on a pu voir, la qualité du jeu s'est exprimée sous toutes ses formes, techniques, tactiques, avec des rebondissements.
C'est un tournoi historique d'abord, parce que c'est un tournoi en période de confinement, le deuxième à Roland-Garros dans des conditions difficiles. Historique, parce que c'est l'héritage de ce stade extraordinaire que l'on a pu voir réellement en activité, même s'il n'est pas totalement à 100 %. On avait en septembre une période plus compliquée, avec peu de monde. Là, on a vu ce que pouvait donner ce stade. On a eu les sessions de nuit, qui nous ont démontré ce qu'elles pouvaient apporter au tennis dans l'émotion, avec une première partie malheureusement à huis clos.
Dès que l'on a pu voir, à la fois, le mercredi des quarts de finale, mais aussi sur les demi-finales, puisqu'on pourrait considérer que l'on était en session de nuit, un spectacle de qualité. Match d'anthologie, donc tournoi extraordinaire. Et puis de l'émotion à tous les étages.
Le résultat de nos Français est partagé, puisqu'on a eu d'un côté une première semaine un peu décevante. On sait que l'on est sur un changement de génération, même si nos joueurs français se sont très bien préparés. Malheureusement, les résultats n'étaient pas là. On a fini en beauté avec nos juniors qui ont brillé et puis derrière, avec ce double qui était extraordinaire, et la victoire de Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert.
En tant que Président de Fédération, ce sont des actions que l'on va mener derrière. L'objectif était de redonner au tennis la place qu'il mérite sur le plan national, mais aussi international. Je crois que le tennis a gagné le pari après cette quinzaine à Roland-Garros. J'ai décidé de mettre les clubs et les joueurs au centre de nos préoccupations, avec des réunions qui ont eu lieu tout au long du tournoi, en alliant bien évidemment le public et le privé sur une vraie réflexion de fond, la création d'une alliance public/privé. Je me suis rapproché de l'ensemble des académies, avec toutes les équipes de la FFT et du travail de qualité qui est fait dans le privé, qu'il faut souligner, et que l'on arrête de bouder ou d'écarter un peu ce travail qui est fait. Donc, cette alliance va nous permettre d'avancer. Je peux vous dire que l'on échange en permanence en ce moment avec eux. On a déjà bien préparé l'avenir.
Un programme pour nos clubs, c'est important. Tout à l'heure je le disais, ce Roland-Garros a permis et a donné envie. Je pense que demain, dès la fin du tournoi, les gens auront envie d'aller jouer au tennis, sur terre battue. Ce sont des moments magiques. La couleur ocre nous donne envie d'aller sur le terrain. Un programme sur les clubs sur la qualité de l'accueil, des offres découvertes pour le tennis, et probablement des nouveaux formats de compétitions loisirs pour nos clubs.
Enfin, et pour terminer sur le constat, les actions que nous allons mener, développer le tennis inclusif. On doit absolument faire en sorte que l'on joue au tennis de partout, ce qui est déjà le cas. On a déjà démarré avec les écoles et un programme De la Cour au Court. On vient de signer une convention avec l'UNSS sur le Short Tennis. On va aller plus près de la rue, avec l’association de Yannick Noah, et développer ce tennis pour tous."