Dimanche 6 juin : les matchs du jour

 - Rémi Bourrieres

Voici quatre affiches à ne surtout pas manquer ce dimanche à Roland-Garros.

Serena Williams (n°7) – Elena Rybakina (22e) : la maîtresse décolle ?

Court Philippe-Chatrier, troisième rotation

Sur le papier, on observe un léger déséquilibre dans l'épaisseur de la feuille de résultats en Grands Chelems entre Elena Rybakina, présente pour la première fois de sa carrière en huitième de finale d'un tournoi majeur, et Serena Williams, dont ce sera la... 64e présence à ce stade. Un stade qu'aucune joueuse plus âgée qu'elle (39 ans et 251 jours) n'avait d'ailleurs atteint à Roland-Garros dans l'ère Open.

Mais le tennis n'étant –heureusement– pas un sport mathématique, tout ceci ne préjuge en rien d'un match facile pour l'Américaine face à l'une des rares joueuses capables de rivaliser avec elle en terme de puissance. A bientôt 22 ans, la grande (1,84 m) Kazakhztanaise d'origine russe est une joueuse redoutable qui a connu une forte progression en 2020 en remportant en titre et en disputant quatre autre finales. Elle ne demande qu'à "exploser" pour de bon en Grand Chelem.

Ce duel face à Serena Williams est une occasion rêvée de le faire, mais quelque chose nous dit que cette dernière ne sera pas précisément encline à se laisser faire. Inutile de rappeler que la star américaine chasse depuis longtemps ce fichu 24e titre du Grand Chelem qui lui permettrait de rejoindre Margaret Court dans la légende éternelle. Beaucoup ne l'attendait pas, ou plus, à Roland-Garros. Serena Williams s'est chargée de mettre cette "certitude" en doute. Elle est désormais la joueuse la mieux classée encore en lice dans sa partie de tableau. Et affiche une détermination intacte...

Marketa Vondrousova (n°20) – Paula Badosa (n°33) : la revenante et la survivante

Court Suzanne-Lenglen, deuxième rotation

Dans un dernier quart de tableau déserté de ses trois principales tête de série (Osaka, Andreescu et Bencic), voilà un huitième d'autant plus prestigieux entre deux jeunes femmes qui s'affirment comme de sérieuses prétendantes.

Marketa Vondrousova, on l'avait un peu oubliée. Finaliste surprise ici en 2019 alors qu'elle n'était pas tête de série, elle avait ensuite été opérée du poignet et ses résultats s'étaient fait plus discrets. Mais la Tchèque de 22 ans n'a rien perdu de sa patte gauche chatoyante qui lui permet de mettre la balle à peu près là où elle veut, quand elle veut. Sans faire de bruit, elle a tracé sa route en deuxième semaine assez facilement.

Elle ne s'est toutefois pas encore étalonnée face à une joueuse du calibre de Paula Badosa, qui a pris une autre dimension cette année lors de la saison sur terre battue (titres à Belgrade, demies à Madrid et Charleston). L'Espagnole de 23 ans, aux allures de Maria Sharapova, est une redoutable terrienne avec une énorme force caractère qui lui a permis de sauver une balle de match au tour précédent lors d'un combat titanesque face à Ana Bogdan victoire (2/6, 7/6, 6/4 en 2h51). 

Une seule chose est quasiment sûre avec ce match : ce sera du très haut niveau...

Daniil Medvedev (n°2) : Cristian Garin (n°22) : terre de feu...

Court Suzanne-Lenglen, troisième rotation

Si Daniil Medvedev voulait avoir une confirmation définitive de ses affinités nouvelles (ou retrouvées) avec la terre battue, il n'aurait probablement pas choisi un meilleur adversaire que Cristian Garin. Le Chilien est en effet un spécialiste absolu de la surface, lui qui a triomphé ici chez les juniors en 2013 et qui a remporté ses cinq titres sur ocre, le dernier en date chez lui, à Santiago, en début d'année.

Les deux hommes se connaissent plutôt bien, ils sont de la même année de naissance (1996) et se sont affrontés récemment à Madrid. Garin s'était imposé en trois sets, mais Medvedev reprenait la compétition après avoir contracté le Covid en avril dernier.

Si la science de la terre est clairement du côté du Chilien, celui-ci a en revanche un large déficit d'expérience en Grand Chelem puisqu'il n'avait encore jamais atteint une deuxième semaine. Une place qu'il a gagnée de haute lutte en sauvant deux balles de match au deuxième tour face au qualifié américain McDonald, après avoir déjà beaucoup souffert lors de son entrée en lice face à l'Argentin Londero. Il est porté ici par une flamme intérieure attisée par une petite mais bruyante colonie de supporters chiliens qui le suivent sur chacun de ses matchs.

Après, les conditions soit disant "hostiles" (public, surface ou autres...), Medvedev a déjà prouvé moult fois qu'il gérait ça relativement bien. On a quand même hâte de le voir passer ce baptême de feu sur terre...

Stefanos Tsitsipas (n°5) – Pablo Carreno Busta (n°12) : un os pour un as

Court Philippe-Chatrier, deuxième rotation

Considéré comme l'un des principaux favoris du tournoi après son immense saison sur terre battue (victoires à Monte Carlo et Lyon, finale à Barcelone), Stefanos Tsitsipas va pouvoir s'étalonner encore un peu plus face à une véritable référence de la surface, en la personne de Pablo Carreno Busta.

Même si ce dernier présente la spécificité d'avoir obtenu ses meilleurs résultats en Grand Chelem sur dur (deux fois demi-finaliste à l'US Open en 2017 et 2020), il n'en reste pas moins, comme à peu près tous les Espagnols, un sérieux client sur terre battue et notamment à Roland-Garros où il a par ailleurs atteint deux fois les quarts de finale (2017, 2019).

De toute façon, Carreño Busta reste une valeur référence partout, tout le temps. Le genre de "client" idéal pour jauger de son niveau de forme. Tsitsipas, vainqueur d'une session de soirée très piégeuse au tour précédent face à John Isner, a déjà donné toutes les garanties de sa solidité mentale dans ce tournoi. Le demi-finaliste sortant devra le prouver, encore et encore, face à un adversaire qu'il aime bien si l'on en juge les deux défaites qu'il lui a infligées, à Barcelone (2018) et à Dubai (2020). Mais le tennis n'est pas toujours un éternel recommencement...