Naomi Osaka, la nouvelle star

 - Myrtille Rambion

La lauréate de l’US Open a vécu un tourbillon. La preuve alors qu’elle renoue avec le jeu à Tokyo.

Naomi Osaka all smile at the US Open 2018©Corinne Dubreuil/FFT

Tous les champions en Grand Chelem vous le diront. Et même si pour la majorité d’entre nous, la vérification empirique ne pourra pas être effectuée, il apparaît comme une évidence effectivement que, oui, il y a un avant et un après un premier titre majeur.

Naomi Osaka est, à 20 ans, en train de l’expérimenter à l’image, récemment, de Garbiñe Muguruza, Simona Halep ou encore Angelique Kerber.

Depuis son sacre à l’US Open le 8 septembre, la Japonaise vit un tourbillon, que le fait de renouer avec la compétition cette semaine à… Tokyo ne fait pas faiblir, bien au contraire. La preuve.

Naomi Osaka hiding behind her cap US Open 2018©Corinne Dubreuil/FFT
Elle a eu droit aux “TV shows“ américains


Dans le sillage de sa victoire sur Serena Williams en finale de l’US Open, Naomi Osaka a été reçue dans deux des plus grosses émissions – ou TV shows- aux États-Unis : le TODAY et le Ellen show. Dans le premier, elle a été reçue en direct du plateau de NBC au Rockefeller Center par les présentatrices stars Savannah Guthrie et Hoda Kotb et a pu croiser Novak Djokovic.




Dans le second, la première Japonaise sacrée en Grand Chelem a fait le voyage jusqu’au studio de Burbank, en Californie, pour s’asseoir sur l’un des fauteuils blancs les plus célèbres des USA : celui de l’animatrice et humoriste Ellen DeGeneres. Elle y a rencontré le basketteur Lebron James et l’acteur Channing Tatum et a surtout livré une interview à son image : tout en retenue, drôle et sympathique. “Too cute“, ont dit les internautes.

Elle y a tour à tour révélé qu’elle adorait Beyoncé, qu’elle ne possédait pas de voiture ou encore qu’elle avait un faible pour le méchant du film Black Panther Michael B. Jordan, auquel Ellen s’est empressé d’envoyer un message.




Elle a aussi confié ce que Serena Williams lui avait dit au filet, après leur balle de match en finale à Flushing Meadows. “Elle m’a dit qu’elle était fière de moi, a-t-elle livré. J’étais heureuse qu’elle dise ça.“

Serena Williams and Naomi OSaka at the net US Open 2018 final©Corinne Dubreuil/FFT
Elle a signé de nouveaux contrats


Moins d’une semaine après son titre à New York, Naomi Osaka a signé avec un constructeur automobile japonais dont elle est devenue égérie pour trois ans. La joueuse de 20 ans apparaîtra donc à l’avenir dans les différentes campagnes de la marque.

Mais c’est surtout un contrat pas encore finalisé qui fait d’ores et déjà beaucoup parler : celui que la jeune femme devrait (re)signer avec l’équipementier adidas.

La marque à trois bandes, qui l’habille et la chausse depuis quatre ans pour un salaire à six chiffres selon les informations parues dans la presse, lui proposerait désormais 8,5 millions de dollars par an, soit le plus gros contrat jamais passé par l'équipementier avec une athlète. Elle deviendrait ainsi la deuxième sportive la mieux payée au monde. Derrière Serena Williams et devant Caroline Wozniacki.



 

Elle a reçu un accueil de star à Tokyo


Des centaines de personnes, des fleurs, des photographes et des journalistes à foison : voici l’accueil qu’a reçu Naomi Osaka à son arrivée à l’aéroport Haneda de Tokyo, le jeudi qui a suivi son titre new-yorkais. Quelques heures plus tard, elle a tenu une conférence de presse à Yokohama. Plus courue que d’habitude, visiblement.

“Oh mon dieu, c’est tellement éclairé, s’est-elle exclamée à la vue de tous les projecteurs. Je n’avais jamais eu autant de monde à mes conférences de presse ! Alors là, oui, je commence à réaliser…“



Elle est en train de susciter un débat de société


Depuis son titre à l’US Open, Naomi Osaka ne cesse de passionner journaux, magazines et télévisions nippones, de sa personnalité à son goût pour les glaces au thé macha. Son retour à la compétition à domicile, à Tokyo, tombe à point nommé pour les médias. Même ceux réputés les plus sérieux car le cas Osaka a également la particularité de résonner fortement dans la société japonaise moderne.

Née d’une mère japonaise et d’un père haïtien, partie d’Osaka à trois ans pour les États-Unis, Naomi est une “hafu“ (half-japanese), comme on le dit parfois au Pays du Soleil Levant, une société pas forcément très à l’aise avec ses ressortissants métis.




D’autres “haifu“ évoluant dans le monde sportif, médiatique ou politique ont saisi la mise en lumière de Naomi Osaka pour poser de manière audible la question de leur place dans la société nippone. Signe que, depuis son titre à l’US Open, l’intéressée a bel et bien changé de dimension.